mardi 16 septembre 2014

suo quisque studio maxime ducitur

Stūdīum, īi, n. (studeo), 1. application zélée, empressée à une chose, zèle, ardeur; goût, passion, etc. ... suo quisque studio maxime ducitur Cic. Fin. 5, 5, chacun se règle surtout sur son goût personnel. Gaffiot

étude, n.f. lat. studium « ardeur, étude », I. Application méthodique de l’esprit cherchant à apprendre et à comprendre. II. Ouvrage résultant de cette application d’esprit. => essai, 1. travail. Le Petit Robert

Depuis janvier j‘étudie l’italien et le latin. Je ne sais pourquoi. Peut-être c’est que je suis allé avec Chouchou au Québec où l’on commence une conversation avec un inconnu avec « Bonjour, Hi ! » Ou qu’après avoir lu comment j’ai appris à parler quatre langues en quelques ans. QUOI ?! En effet, je ne l’ai pas lu l’article de près, quelqu’un me l’a présenté avec le titre, « Comment j’ai appris à parler quatre langues en un an ». Houlà ! Enfin, ce serait bien dans la nature de cette personne, trop enthousiaste, optimiste, qui péche souvent par excès d’ambition et il m’a entraîné avec lui. Depuis le début de cet an j’avais le but de parler couramment l’italien, mais je savais très bien que je n’arriverais jamais. Quand même le but reste le même. Voglio parlare parlare l’italiano fino al quest’anno !

Pardon, je m‘écarte de mon sujet, stūdīum.

Au début de l’année, je voulais aussi parler portugais, mais après un mois d‘étude intensive d’italien, de latin et de portugais, j’ai lesté la langue des lusophones. Et maintenant, il faut admettre qu’après avoir appris à moitié la plupart de la fondation du grammaire latine, je suis bloqué. Il faut commencer à lire incessamment, mais où est le temps ?

Quant à l‘étude de l’italien, je me ralentis un peu aussi. C’est l‘été. Je joue au tennis, je fais du vélo. Je ne peux plus dévouer tout mon temps à l‘étude. En outre, il y a tellement à faire. Écouter, parler, lire, mémoriser, et écrire. C’est comme j’ai bien pagayé mon petit bateau au milieu d’une océan italien et maintenant je contemple les vagues des sons et des mots qui m’entourent. Stupéfie et ébloui, je continue à patauger ne savant ni comment je suis arrivé à ce point ni comment chercher la fin de ma course.

Et pourquoi étudie-je ? Encore ? Serait-il ma propre version de la crise de la cinquantaine ?

Écoutons Cicero, chacun se règle surtout sur son goût personnel. C’est-à-dire en latin, l‘étude, c’est le zèle, l’ardeur, le goût, et la passion. Mais où est-il allé le zèle latin dans la définition de l‘étude ? Pourquoi s’est-il remplacé passion par application méthodique ? Comment se fait-il quand je parle à maint correspondants qui cherchent à améliorer leur niveau en anglais, je ne trouve qu’une lassitude profonde ?

Peut-être suis-je pessimiste, mais je pense que dans l’esprit de l’homme moderne, on ne trouve que l’apathie et le dégoût pour l‘étude, lorsque je m’y retrouve une ardeur formidable.