mercredi 10 novembre 2010

Scruter l'horizon d'une énigme

Coucou, un jeune homme de mon bureau, le seul avec qui j'ai essayé de me lier d'amitié, s'en est allé en juillet. Nous avons souvent parlé de maints sujets. En principe, je lui ai demandé son avis pour savoir comment il interprète et reconstruit le monde en paroles. Je sais que ce n'est pas un bon méthode d'entamer une relation, mais à l'époque, j'étais curieux de la jeune génération. Je m'entends très mal avec eux. À mon avis, ils sont un peu paranoïaques et hostiles, réfractaire à la haute culture, toute ouverte à voir une conspiration partout. Au début, je voulais le comprendre, peut-être trouver un moyen de mieux m'entendre avec les jeunes gens. Malheureusement, c'était rare, très rare, trop rare, que nous nous sommes mis en accord. Pas à pas et à contrecœur, j'ai renoncé à lui faire confiance. Et en amertume, j'ai fini par lui en vouloir, voire le détester. J'ai essayé de mon mieux de dissimuler mon dégoût pour ses idées. Et lui, cinglé de mon rejet, a volontairement ajouté à ses propos des amalgames, assimilations et accusations qui attisaient mon mépris. Notre méfiance réciproque n'a pas impliqué un refus de contact qui à la surface semblait tout amical. Quand il est parti, il m'a donné un opus aussi épais comme un matelas qui contenait le schéma en symboles logiques et mathématiques de réduire l'être humain en machine à calculer. Piqué par l'audace de son cadeau, je lui ai donné le livre le plus humain et le plus dérangeant à ses yeux, Hamlet de William Shakespeare. Depuis nous sommes quittes si doucement qu'il serait impossible de confirmer notre séparation et si amèrement que l'on se contente de n'avoir plus de contact.

Je jure que je voulais sincèrement lui offrir mon amitié, ma sincère amitié, mais au bout du compte, il me semblait que chaque tentative d'amitié véritable s'est soldée en conflit et insultes. Je ne lui ai jamais insulté, comme il m'a insulté. Je ne lui ai jamais dit qu'il était raciste, je n'ai insinué ni qu'il était ringard, ni qu'il était méchant. De temps en temps, je lui ai taquiné quand, à mon avis, ces propos étaient farfelus. Par exemple, pendant une conversation sur l'éducation, il a dit que nos enfants seraient mieux éduqués, si nous rayions les écoles des villes et leur donnions un ordinateur portable et l'accès gratuit à la toile. Après une telle déclaration, si je n'étais pas tout d'un coup frappé de stupeur, j'ai toujours essayé de suivre la trame de son argumentaire et puis lui demander des questions pour lui obliger de modérer ses propos. J'ai essayé le lui faire comprendre que si on suivait ses conseils, les résultats pourraient être moins que paradisiaques. En fait, puisque la toile est gavée de pornographie, de violence, de stupidité, et de banalité, bien qu'il existe, selon lui, un jeune homme en Afrique qui s'est très bien éduqué grâce aux atouts informatiques, cet exemple serait très difficile de reproduire pour la plupart de l'humanité. Le malheur, c'était que j'ai souvent réussi de lui faire voir l'absurdité de ses idées. C'est là où j'ai dû essuyer les injures de plus en plus mal dissimulées.

A dire vrai, je ne sais pas si j'eusse pu être plus doux avec lui ou me soustraire mieux de l’enchevêtrement de mon amour-propre blessé, ses idées, et le bien dégagé d'un vif échange d'opinions. Par contre, j'ai toujours essayé de continuer la conversation, s'il le voulait. A la fin de notre amitié, il s'est contenté de me demander de résoudre des casse-tête mathématiques. Pour une raison quelconque il pensait très chouette d'en avoir la solution. Il pensait qu'en se perdant parmi les symboles mathématiques il augmenterait son quotient intellectuel. Moi, j'en ai résolu quelques-uns en scrutant l'horizon de l'énigme, en examinant les relations, les hiérarchies, la structure du problème. Ce faisant j'étais content que mon cerveau fonctionnait comme avant et un peu mécontent, parce que les mathématiques ne me plaisent plus. Et je le lui ai dit pour arrêter le devoir de résoudre ses casse-tête, mais au bout du compte j'ai fini par lui dire de ne plus en avoir de temps ni d'intérêt.

Ce samedi, j'ai écouté une émission de France Culture, et tout d'un coup je me suis souvenu de l'une de nos disputes qui avait durée plusieurs jours. Selon Coucou, les variations Goldberg de Bach jouées par Glenn Gould étaient plus que la meilleure interprétation de ce chef-d’œuvre. Elle était novatrice, révolutionnaire, et émancipatrice. Comme d'habitude, j'étais bouche bée devant une telle déclaration et comme d'habitude, c'était moi qui étais responsable de ma propre stupéfaction, parce que juste avant, je lui ai dit que Murray Perahia venait d'enregistrer les variations. Elles étaient belles et profondément différentes que celles de Gould. Puisque Coucou m'a dit qu'il a commencé à prendre des leçons de musique, je pensais que la différence entre les deux interprétations lui intéresserait et lui plairait. A ma grande surprise, le sujet nous a mené à maintes joutes aux variations infiniment répétées.

En bref, selon Coucou, Gould était Dieu et Perahia était un homme insignifiant. Au début de notre confrontation, je ne suis arrivé à dire que les variations de Perahia étaient très belles, donc une telle comparaison me semblait déraisonnable.

Au cours de notre discussion, Coucou n'a jamais concédé d'avoir jouer une fausse note. Selon lui, les institutions et les traditions dans la musique classique sont tellement étriquées, les écoles de musique sont si bourrées de grénouilles de bénitier, tous les musiciens avant Gould étaient si dépourvus de talent artistique qu'il fallait un Dieu comme Gould ou un Gould qui est devenu un dieu de rompre avec toute cette tradition et histoire. Avant Gould, la tradition piano forte (c'est-à-dire les nuances des notes) était comme un camisole de force sur le corps, l'esprit et les mains des musiciens. Elle les a forcé de jouer les variations dans une ridicule exagération entre piano et forte. Gould a rejeté ces carcans et du coup il a mené une révolution et nous a émancipés de la tyrannie de la tradition.

Il est vrai que Gould était inimitable, idiosyncratique, excentrique. Un génie. Pour éviter notre lutte interminable et futile, j'aurais pu dire « Oui, d'accord, Gould est Dieu. Gould était novateur, révolutionnaire. Quel était l'autre adjectif ? Élyséen ? Oh, émancipateur. Un messie, non ? Oui, Perahia n'est qu'un rien insignifiant, » mais je me savais incapable de dire que tout autre musicien avant Gould n'était qu'un abruti à cause d'une tradition suffocante. Au lieu de me mettre en colère, j'ai recherché les critiques de la musique de M. Gould. Le consensus était que son style était plat et horizontal comme l'horizon du Grand Nord. A force d’évacuer les nuances des notes et de les envelopper dans une petite silence grâce à sa touche légère, sa précision d'attaque et son staccato impeccable, il a fait sonner et articuler chaque note. Chaque voix, chaque ligne mélodique dans les variations se bat contre les autres pour être entendu. L'effet est pure magie, mais à mon avis son interprétation n'impliquait pas la condamnation de tous les musiciens avant et après lui. En fait, son interprétation est discordante et gênante. Bach a écrit les variations pour aider un aristocrate de dormir. Si Gould les avait jouées pour lui, il n'aurait pas fermé l’œil de la nuit.

Gould a aussi prononcé des avis très excentriques sur la musique classique. Sans broncher, il a dit que jouer des pièces au public n'était plus nécessaire. Il pouvait enregistrer les pièces, les entreprises culturelles les vendraient, le public les écouterait chez soi, il passerait au prochain projet, parce qu'une fois l'enregistrement fait, on n'avait pas besoin de le réinterpréter. En fait, on peut émanciper le public en éliminant toutes les salles de concert qui limitaient l'appréciation de la musique aux élites et émanciper les musiciens de jouer la même pièce tout le temps. Bien sûr, Coucou répétait ses avis comme la parole de Dieu.

Mais alors, je n'ai pas même expliqué pourquoi j'ai commencé cette histoire, pourquoi une émission de France Culture (La Fabrique de l'humain) m'a fait penser de Glenn Gould. Est-ce que vous pouvez scruter l'horizon de mon esprit et deviner où je voulais aller ? 

18 commentaires:

Delphine a dit…

Tu as proposé ton amitié à un collègue qui n'a pas saisi les nuances que celle-ci comportait. C'est dommage, mais c'est qu'il n'en vaut pas la peine. Tu es blessé par des avis tranchés, sans nuances, énoncés comme une vérité inébranlable. En général le genre d'individu qui pérore de la sorte n'argumente pas et n'entre pas dans un débat ou une discussion intéressante parce qu'il ne possède pas les arguments pour le faire. Cette attitude masque souvent l'ignorance. je ne suis pas certaine que Bach n'ait composé ses variations que pour le sommeil des aristocrates (également, j'espère, pour leurs périodes éveillées afin qu'ils en profitent) mais j'ai réécouté les deux versions l'une après l'autre et je t'avoue que je préfère celle qui n'est pas iconoclaste. Il est parfois nécessaire de mettre en avant de nouvelles idées ou de nouvelles interprétations artistiques, lorsque celles-ci se sclérose, mais avec Bach, est-ce réellement nécessaire?

Zoreilles a dit…

Dommage que je n'y connaisse pas grand chose à la musique classique mais dans le monde de l'éducation et du comportement humain, je peux vous donner mon avis : ce Coucou, je lui tordrais le cou (!) pour avoir si peu compris l'essentiel.

L'école ne sert pas qu'à nous bourrer le crâne de connaissances, voilà pourquoi un ordinateur branché à tous les programmes les plus performants et les sites du monde entier réussirait très très très rarement à assurer l'éducation d'une personne, comme dans l'exception que vous énoncez. Cette personne devait être surdouée et entourée dans son environnement de personnes stimulantes, avec une vie sociale très riche. Parce qu'au-delà de la matière et des connaissances, il faut pouvoir faire des liens pour intégrer tout ça autrement que ne le ferait un robot... ou un ordinateur!

L'être humain est complexe et sensible, il ne se résume pas à la somme de ses connaissances. Sinon, il devient limité, comme Coucou! L'école offre un milieu social où l'enfant se développe globalement, l'adolescent, l'adulte aussi. Chaque classe, chaque école est une micro société qui forme les citoyens(nes) de demain. Une société de petits chiens savants serait totalement dénuée d'intérêt. L'intelligence émotive, voilà ce qui lui manque, à votre Coucou.

De toute évidence, Coucou a dû peaufiner sa personnalité et apprivoiser les relations humaines dans un environnement ultra performant, perfectionniste et sans intérêt pour moi aussi. D'ailleurs, il me rappelle quelqu'un que je connais...

En perdant son amitié, vous n'avez rien perdu du tout.

Anonyme a dit…

renoncer à convaincre, ne pas être blessé par des avis contraire, ne pas attendre l'assentiment de l'extérieur. cherche, travaille, accepte ta solitude. met de la légèreté dans les relations qui de toutes manières ne sont jamais idéales.

Colo a dit…

Bonsoir Go, je suis partagée entre la tristesse et l'espoir joyeux en te lisant.
Tant de jeunes d'entre 20 et 30 ans que je connais suscitent mon admiration pour leur ouverture d'esprit, leur recherche d'autres voies à explorer que je trouve terriblement dommage que tu aies une mauvaise relation avec ceux de chez toi. Mais Coucou représente-t-il la jeunesse américaine? (je ne la connais pas du tout)
Ce qui me rend joyeuse ce sont ces milliers (millions?) de voix qui, comme la tienne, réagissent de plus en plus fort contre l'éducation,la formation "machinale", la médecine uniquement informatisée...
J'adore les variations de Goldberg...mais elles m'endorment vite. Le but est donc atteint!
Bonne semaine, amicalment.

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit…

Désolante histoire, Go, mais si merveilleusement écrite qu'on en perd la mélancolie... De toute façon, je partage l'avis de Zoreilles, car elle a bien raison quand elle écrit qu'en perdant l'amitié du grand coco Coucou, tu n'as au fond rien perdu du tout.

Merci de tes charmantes visites chez moi, Go et bon week-end avec Bach! ;) Et remets Coucou dans son horloge de laquelle il ne devrait jamais sortir!

Edmée De Xhavée a dit…

Pauvre Go, ce coucou est complètement coucou mais se prend pour l'essence de demain.

Cette arrogance, stupide méchanceté, suffisance ... est insupportable même chez un jeune qui paiera notre pension. Je compte vivre très longtemps, tiens. Fais de même. Chaque matin, une fois pensionné, tu diras "Merci coucou" en prenant ton café... Il te le doit bien!

Ren a dit…

@Delphine, ah ça me fait plaisir que tu aies écouté les deux versions Goldberg. J'espère que l'expérience t'a plu. Quant aux nouvelles idées, je me réjouis quand j'arrive à en comprendre les vieilles. Je me sens souvent pris au dépourvu quand on veut faire table rase de tout qui vient du passé. En fait je me demande si c'est nous qui se sclérose au lieu des génies comme Bach...

@Zoreilles, en fait Coucou était obsédé par l'efficacité, le meilleur, la tolérance affichée, l'ouverture affichée, la supériorité affichée... ouf, au bout du compte ce n'était que la promesse d'une vie future trop pénible. Je ne regrette rien de mes expériences avec lui, mais ce que j'ai appris me trouble.

@Carole, c'est du sage conseil, mais... attends la suite.

@Colo, est-ce que tu préfères les variations Goldberg de Gould ou de Peihra ? :) Est-ce que Coucou représente la jeunesse d'aujourd'hui ? J'anticipe juste un peu le prochain billet... je n'écris ni pour pleurer ni pour faire des sondages, ni pour déclarer comme Coucou que c'est ainsi, en revanche j'écris pour témoigner aussi bien que possible que mes mots représentent ce que j'ai éprouvé.

@Rosie, je t'avertis que si j'ai le courage d'écrire la suite, ce serait plus désolant encore. Peut-être il faut écrire quelque chose de plus léger, en attendant.

@Edmée, ah ! la vengeance ! ce n'est pas dans ma nature. Ce coucou va devenir médecin, donc si tout va bien, il deviendrait tout à fait insupportable. Quelquefois, s'il existe une vengeance providentielle, ceux qui l'aide aujourd'hui ne le supporteront toujours pas plus tard.

En tout cas, merci de vos visites, j'espère que mon billet un peu désolant t'a plu quand même. A bientôt.

Delphine a dit…

Tu te promènes en blouse blanche toute la journée? C'est ça tes protocoles? La vaaaaaaaaaaaaaache, je ne m'attendais à rien en fait, mais pas à ça non plus. tu as une spécialité? Il faudrait que je te parle de mon dernier alors, pour lequel la médecine n'avance pas. Quant à la table rase, je ne crois pas que ce soit une bonne idée car le passé est toujours porteur de sens et de richesse. Mais on peut se remettre en question... Ca s'est bien passé aujourd'hui?

Ren a dit…

Bonsoir Delphine ! Non, je ne suis pas médecin !!! Mais dans ma compagnie il y a des médecins, il y a des personnes de maintes disciplines. Je suis désolé que je t'aie rendu impatiente. Alors, j'ai un doctorat et ma misère est que c'était vachement une grande erreur, la plus grande erreur de ma vie. voilà la vérité que je ne voulais pas révéler. En tout cas, je comprends bien l'attitude tout monolithique de la science et des gens qui pensent qu'avoir beaucoup d'éducation, c'est savoir mieux promettre aux autres une solution qui ne l'est pas.

Leur arrogance et leur vision de l'avenir sont insupportables. Et dire que je voulais m'insérer dans ce sérail... Quelle déception...

Tout va plus ou moins bien aujourd'hui, sauf que les semaines sont longues et les week-end sont courts et nous ne sommes que lundi...

Colo a dit…

Go, j'ai oublié de te demander si tu connaissais "Les variations de Goldberg" de Nancy Huston. Ce livre m'avait emportée, séduite...et pas endormie!:))
Bonne semaine.

Delphine a dit…

on est presque mercredi là, courage! Le doctorat n'est pas une erreur s'il te permet d'apprendre, il l'est s'il te laisse croire que tu es au-dessus de la mêlée... Amaury m'a empêché d'en avoir un :-) je dois le remercier à ton avis? (je crois que oui, parce que j'étais un peu imbuvable alors...) J'ai pensé à toi et ai acheté une revue littéraire qui analyse le personnage du Quichotte. (j'avoue ne pas l'avoir encore lue). Et j'ai commencé à écrire plus sérieusement. Je ne pense pas que ça vaille quelque chose, mais ça y est, j'ai démarré le processus. Cher voisin, à très bientôt.

Ren a dit…

Bonjour Colo, tu sais, je n'ai lu que L'empreinte de l'ange de Nancy Huston et depuis ma lecture je ne peux plus faire confiance à cet écrivain. La manière qu'elle crée et puis détruit l'enfant qui est également privé de parole, et le meurtre de l'enfant... ah grosso modo tout semble chez elle trop excessif et brutal. Elle semble nous commande comment voir son monde et c'est comme ça. Presque comme mon commentaire ici... Au nom d'être moins capricieux dans mes opinions, qui est pour moi très difficile à expliquer, je pense que je suis absolument contre Huston, parce que de tous les personnages dans l'empreinte de l'ange, le gamin semblait le plus réel. Ce n'était pas que l'écrivain nous l'a présenté dans le chair, ce qui m'était trop réel était le geste de l'écrivain de dénier son existence. Il n'était qu'un pantin pour la mère, pour l'écrivain et pour les lecteurs. Oh, mon dieu, je voulais déchirer ce livre en milles morceaux. On ne fait pas ça à un enfant. On ne justifie pas son meurtre pour prouver que les hommes sont méchants. J'ai dit exactement ça dans mon groupe de lecteur. En fait, j'ai dit que c'était Nancy Huston qui a tué l'enfant, ce n'était pas son père. elle l'a forcé. Tous les personnages étaient des pantins. J'ai vu les ficelles.

Peut-être j'ai mal compris. Tout le monde semble l'adorer. Moi, je ne la comprends pas. Mais bon, je te fais confiance malgré toutes nos différences de goût littéraire. Tu me pardonnes ? Si j'ai tort, tu me diras, n'est-ce pas ? Je veux savoir.

Bonjour Delphine, voilà c'est maintenant toi qui as un projet secret. Encore une fois je vais dire ce qui c'est comme ça. A mon avis, au moins c'est que je veux croire, l'effort qu'on fait dans la vie n'a pas toujours besoin de récompense et reconnaissance extérieures. En fait je pense que trop de récompense et la reconnaissance déforme l'intégrité d'une personne. On a besoin de se nourrir, mais après ça, quand on est au-dessus de la mêlée, j'espère faire un effort ou ne rien faire parce que ce que je fais est bien en soi.

Nancy Huston disait à la fin de l'empreinte de l'ange de regarder autour de vous, tous les hommes sont méchants ! je dis regarder dans votre âme, recueillez vos pensées, les bonnes, les mauvaises, et vos réflexions sur le monde qui vous entoure et ... brûlez tous les livres de Nancy Huston, je plaisante !!! ... et vivez et s'il le faut, vivez comme Don Quichotte.

Merci de vos visites ! Colo que tu me pardonnes ! A bientôt.

Colo a dit…

Go, tu me fais un peu rire...il n'y a absolument rien à te pardonner!
Mais avant de te répondre de façon plus précise, je m'en vais relire L'empreinte de l'Ange; je me souviens fort bien de l'histoire dans l'Histoire mais je vais tenir compte de tes remarques en le relisant. J'y reviendrai après, ok?
De toute façon, (moi je parlais des Variations), un livre n'est pas l'autre et le langage, les émotions musicales me touchent tant!
Amicalement.

Delphine a dit…

J'ai relu mes commentaires et tes réponses. Un premier point que je voudrais clarifier: ce n'est pas Amaury qui m'a empêché de finir mon Doctorat bien sûr, c'est sa rencontre et les circonstances qui y sont liées, en gros, moi et ma sale habitude de ne rien faire à moitié. Quand j'écris ou fais des recherches, le monde peut s'écrouler, et ça n'est pas possible avec une vie sociale, de là mon choix. deuxièmement, j'aime bien ton deuxième pararaphe sur le sens du travail et l'intégrité; une nuance toutefois, je pense que nous avons besoin de signes de reconnaissance de temps à autre, mais que trop de facilités pourrissent le fruit. Enfin, si tu ressens des désillusions par rapport au sens de ton travail, (dont tu n'as pas soufflé mot malgré les pistes) n'est-il pas envisageable de choisir une société plus éthique? (ne me dis pas que je rêve STP). Bonne soirée Go!

Ren a dit…

@Delphine, alors, c'est moi qui dois préciser une chose. Ma compagnie est plutôt éthique. C'est moi qui est un peu désillusionné par moi-même et les buts de notre compagnie.

Ce que tu dis sur la reconnaissance est bien juste. Bonne soirée.

@Colo, c'est très bien. J'attends ton avis sur le livre.

Merci de vos visites et à bientôt !

Colo a dit…

Bonjour Go, juste pour te dire que je n'ai pas oublié pour Nancy H, je m'en occupe... lentement.
Pour marquer la page à laquelle je suis, j'y ai glissé hier matin ce que j'avais sous la main. Quand ma fille est venue me dire bonjour elle a pleuré de rire en voyant...une grosse chaussette grise au milieu du livre.
Grains de folie disais-tu?

Ren a dit…

Bonsoir Colo, cela me ferait plaisir de savoir ton avis sur Huston.

Une chaussette dans un livre est un grain de folie, mais non, pourvu que tu ne portasse pas l'autre chaussette sur ton pied. :)

Colo a dit…

Bonjour Go, j'ai (encore) une excellente mémoire et j'ai donc relu L'Empreinte de l'Ange pendant mon long repos forcé. Tout d'abord te dire que mon inconscient avait simplement effacé cette fin absolument monstrueuse,! Et d'autant plus monstrueuse que Mme Huston est hors de son propre sujet. Pratiquement pas un mot sur la psychologie, l'aveuglement, la jalousie possible du mari pendant tout le roman et puis ÇA. Elle semble avoir inventé cet affreux épisode pour vite terminer son roman.
Ce roman je l'ai trouvé écrit avec peu de talent, (à part quelques passages), même si le portrait de la protagoniste est fort élaboré et sonne juste. Et puis le côté historique, où elle critique en parallèle la position de la France pendant la 2º guerre et pendant la "crise algérienne" me semble courageux et bien construit.
Je vais en rester là, je veux pas t'ennuyer, mais je te rejoins évidemment sur "la monstruosité" de cette mort finale.
Commençons l'année doucement, doucement ami.