vendredi 1 août 2008

La Loi des Grands Nombres

Je me souviens la première fois dans mon cours de statistiques et probabilité se prononçait la célèbre loi des grands nombres, il était une révélation, un miracle. Pour savoir une charactéristique d'une population--par exemple, l'âge moyen, le pourcentage des hommes, ou le nombre des francophiles--il ne faut qu'en faire un tirage aléatoire d'une centaine de personnes. Le charactéristique du tirage sera plus ou moins celui de la population. Cela veut dire d'un geste aléatoire on peut dénicher un trésor caché qui contient les charactéristiques fixes d'une population.

Et cette loi s'applique pour n'importe quelle population de n'importe quelle taille. De l'état de Rhode Island à la Californie, du Chile à la Chine, il ne faut qu'une échantillon d'une centaine de personnes tirée au sort pour estimer leurs charactéristiques.

Quel miracle pour les statisticiens chinois ! La corvée d'interviewer plus d'un milliard de personnes s'évapore avec la découverte de cette loi. Mais quel malheur pour celui qui ne la comprend pas, et il y en a beaucoup. Ils courent le risque de confondre la science avec la démagogie, de chercher en vain une personne ou un groupe de personnes qui peut-être n'existe pas, et de se faire abuser par des gens crapuleux.

(Voilà ma thèse, mais malheureusement l'idée de ma rédaction dépasse mes habilités. Le reste est le fondement du sujet.)

Sans avoir assisté à un seul cour de statistiques, le profane réintérprète cette loi d'une manière qui démontre un potentiel exceptionnel pour les mathématiques mais qui mène directement à la confusion. Combien de fois avez-vous pensé, « dans une ville, un pays, un monde si grand ne s'ensuit pas qu'il y ait quelques personnes qui ont les mêmes intérêts que moi ? » Autrement dit, ce corollaire imaginaire de la loi des grands nombres veut dire plus la taille de la population augmente, plus la possibilité augmente de trouver un charactéristique particulier et rare.

Or comparez ce corollaire à notre loi écrit plus formellement : plus la taille de l'échantillion, plus ses charactéristiques se rapprochent de ceux de la population. La resemblance est frappante, mais notre loi est la loi, et son corollaire imaginaire n'est qu'un souhaite d'une réalité qui peut-être n'existe pas. Notre loi nous dit qu'il faut former un échantillon tiré au sort pour savoir les charactéristiques de la population, et la corollaire ? Qu'il doit y avoir un charactéristique particulier sans jamais avoir la moindre évidence de son existence. Notre loi est le fondement de la science et du pouvoir de l'observation, la corollaire est basé sur les préjugés et la foi. Ce corollaire n'est pas la première fois que la science et les croyances se sont mêlés.

Pour ceux qui adorent se perdre dans les dédales de la logique, il est vrai qu'on peut imaginer des exemples qui semblent valider la corollaire. Imaginez une population d'un seul homme, si on y ajoute une autre personne, la possibilité augmente certainement qu'on peut trouver une femme entre les deux. Cet exemple porte sur le fait que des changements à la population peuvent changer ses characteristiques, mais prudence, on voulait en savoir d'un certain période d'une population. Et n'oubliez pas qu'il faille travailler pour en savoir !

Cela veut dire qu'il faut former un échantillon tiré au sort. Ignorons pour l'instant comment les statisticiens et les sondeurs le font, mais plutôt imaginez le cas parfait pour le faire. On a une liste qui contient tous les coordonnées de la population--imaginez un annuaire parfait qui contient les coordonnées de toute personne, même des gens exclus de la société--, on tire au sort seulement une centaine de noms de cet annuaire, et puis, on les contacte, on leur pose des questions, et on note bien les réponses. Beaucoup de travail, n'est-ce pas ? Et qu'est-ce que vous pensiez ? Ces gens qui avaient les mêmes intérêts que vous se pointeraient sans lever le petit doigt ? Non ! Il faut se mettre en contact avec beaucoup de personnes. Gare aux timides qui veulent être sondeurs.

Et dire que les sondeurs ont beaucoup de problèmes en leur posant des questions. Imaginez celle-ci « Est-ce que la langue française vous plaît ? » posée dans l'un des sondages sur les sujets suivants : le patriotisme, les vacances, ou la romance ? Auprès les mêmes personnes et avec la même question, on peut bien imaginer que le taux des gens qui répondent affirmativement serait bien inférieur quand la question est abordée dans un sondage du patriotisme. L'autre problème de ces questions est que les attitudes, les intérêts et les sentiments sont souvent en conflit l'un avec l'autre. C'est sûr qu'on adore manger et qu'on adore rester en bonne santé, mais comment manger et rester en bonne santé à la fois ? C'est sûr qu'on adorait être adoré, mais est-ce qu'il faut sortir avec chaque personne pour trouver l'adoration ? Pas très prudent.

Vivre sa vie, pas si simple. Vivre avec les autres, très difficile, savoir ce que les gens pensent, vous voulez rire !

On l'essaie quand même.

lundi 28 juillet 2008

Ma rédaction pour la réunion de 2 août: Le regard, ou pourquoi quelques relations échouent

Le regard, ou pourquoi quelques relations échouent

En L’être et le néant, Jean-Paul Sartre introduit le concept de "le regard". "Le regard" se produit quand quelqu'un reconnaît la façade sociale d’un autre personne et cette reconnaissance devient apparente pour la personne faisant l'objet perçu. Sartre donne l’exemple d’un homme qui, en regardant un autre homme par un trou de serrure, se rend compte qu’un autre homme le regarde (le premier homme). Le premier homme est embarrassé, parce que tout le monde–jusqu’à ce point–pensait qu’il était un bon homme, honorable, au-dessus de la mesquinerie. Maintenant son image public a changé: maintenant on le s’apcerçoit comme voyeur, comme hypocrite. Il entre un état de déséquilibre et d’impuissance psychologique.

Comment cette parable s’applique aux relations, en particulier celui de mariage? Je crois quand deux gens commencent à se sortir, ils se projettent des images idéalistes (bien sûr, cette observation n’est pas originale à moi). Dans les yeux de l’Autre, on est sympathique, facile à vivre, intelligent, compatissant, etc. Mais aprés quelques temps, on doit se détendre et, à ce moment-là, on est vulnérable à dévoiler son vrai moi, c’est à dire, un homme qui–de temps en temps–ment, désire, s’enivre, avare, rote, et est jaloux et rustre.

Le défi d’une relation est de réconcilier ces deux parties de l’Autre. Je crois que le divorce résulte souvent quand on réalise qu’il est impossible de restaurer l’image idéaliste dans l’esprit de son époux/partenaire. On ne peut pas se débrouiller comment d'autres vous voient. Pour certains, ceci est émancipateur; pour d’autres, ceci est ruineux. La personne qui exige que d’autres le voient toujours sans imperfections se condamne aux relations sérieles. Choses curieuses, j’aurais parier que la plus agée on devient, le plus réticent on est à terminer ses relations. Il y a des facteurs économiques et peut-être familiales qui affectent ces décisions, mais je crois aussi que les peurs de la solitude et de l’infirmité (ne pas avoir quelqu’un qui peut vous soigner) peuvent être d’une importance capitale.

Pour un traitement littéraire de "le regard," voir Huis Clos par Sartre.

Scott

The gaze, or why some relationships fail

In Being and Nothingness, Jean-Paul Sartre introduces the concept of "the gaze". The gaze occurs when someone recognizes the social facade of another person and this recognition becomes apparent to the person being perceived. Sartre gives the example of a man who, while watching another man through a key hole, realizes that another man is looking at him (the first man). The first man is embarrassed, because everyone–up to this point–thought that he was a good, honorable man, above pettiness. Now his public image has changed: now he is perceived as a voyeur, a hypocrite. He enters a state of disequilibrium and psychological powerlessness.

How does this parable apply to relationships, especially that of marriage? I believe that when two people start to date, they project to each other idealistic images (of course, this observation is not original with me). In the eyes of The Other, you are nice, easy to get along with, intelligent, compassionate, etc. But after a while, you have to relax and, at that moment, you are vulnerable to reveal your true self, that is, a man who–from time to time–lies, covets, gets drunk, is miserly, belches, and is jealous and boorish.

The challenge of a relationship is to reconcile these two parts of The Other. I believe that divorce results when one realizes that it is impossible to restore the idealistic image in the mind of your spouse/partner. One can’t control how others see you. For some, this is liberating; for others, this is ruinous. The person who requires that others always him without imperfections is condemned to serial relationships. Curiously enough, I would bet that the older one becomes, the more reluctant one becomes to end his relationships. There are economic and sometimes familial factors that affect these decisions, but I also believe that the fears of solitude and infirmity (not having someone who can take care of you) can also be of major importance.

For a literary treatment of "the gaze," see Sartre’s No Exit.

Scott

samedi 26 juillet 2008

Les manuels d'argot français

Quand on apprend le français, les manuels du vocabulaire se limitent souvent à la langue écrite ou la langue parlée en haute société (ou au moins la classe moyenne). Cette stratégie est utile pour la plupart de situations sociales ; cependant, il est dangereux d'employer l'argot sans savoir leur convenance dans une situation spécifique (comme une soirée assistée par des collègues, une service de l’église, la bavardage parmi des voisins, etc.). Néanmoins, même si l'on n'utilise pas ces mots dans leur propre discours, il est utile de les comprendre lorsqu'ils sont utilisés par d'autres, en particulier par des ouvriers et dans les films français.

Par exemple, voici des expressions de la langue populaire:

être à deux doigts [to be on the brink]
J’étais à deux doigts de partir quand tu es arrivé.
I was on the brink of leaving when you arrived.

Ça saute aux yeux [said of something obvious; literally, it jumps to the eyes]
Quelle maison! Ça saute aux yeux qu’il est riche.
What a house! It’s obvious that he’s rich.

ne pas avoir la langue dans sa poche [to tell it like it is, to not hold back what one is thinking; literally, not to have one’s tongue in one’s pocket]
Dès que Marie est entrée chez moi, elle a commencé à critiquer le décor. Elle n’a pas la langue dans sa poche, c’est sûr.
As soon as Marie came into my house, she started criticizing the decor. She really tells it like it is, that’s for sure.

ne pas être dans son assiette [to be out of it, not to be with it; literally, not to be in one’s plate]
Je ne peux pas comprendre n’importe qui et je me sers des mots erronés aujourd’hui. Je ne suis pas dans mon assiette.
I can’t understand anyone and I’m using the wrong words today. I’m not with it.

poser un lapin à quelqu’un {to stand someone up; literally, to pose a rabbit to someone]
Ça fait une heure que je l’attends. Il m’a posé un lapin pour la dernière fois!
I’ve been waiting for him for an hour. He’s stood me up for the last time!

un démerdeur, une démerdeuse [one who always manages to land on his feet/her feet; literally, one who can always get out of deep shit]
Ne t’inquiète pas pour lui. C’est un sacré démerdeur.
Don’t worry about him. He’s a real survivor.

J'essaie d'apprendre argot ainsi que la langue écrite. Si vous vous y intéressez aussi, je recommande David Burke’s Street French Slang Dictionary & Thesaurus, disponible d’amazon.com pour environ $12.00. Toutes les expressions ci-dessus en viennent.

Scott

Bienvenu à nos rédactions

Je pensais que ce serait une bonne idée d'avoir un bloc-notes pour le groupe, donc j'ai fait mon premier pas dans l'univers informatique. Si vous voulez vous faire ajouter à la liste des auteurs de ce bloc-notes, envoyez-moi un courriel.