dimanche 30 mai 2010

Une âme muette

« Je ne m'en revient pas ! », Chouchou m'a dit de l'autre pièce. « Qu'est-ce qu'il y a ? » « Écoute cette émission ! » Et en effet, on a perfectionné les logiciels qui corrigent la fréquence des notes en temps réel pendant les concerts. Tous les grands chanteurs, Cher, Céline Dion, Reba MacIntyre, les utilisent. Selon les génies qui les ont inventés, ces logiciels ne sont rien d'autre qu'un maquillage, et tout le monde utilise le maquillage. « Je savais que les albums n'étaient pas honnêtes, mais les concerts non plus ? Pourquoi est-ce que je suis devenue musicienne ? C'est la fin de la musique. »

J'ai ouvert grand les yeux, je regarde dans le vide, et puis après m'être ressaisi, je lui dit, « Mais, écoute. Je dois aller voir grand-mère. »

« Tu veux que je t'accompagne ? »

Je voulais y aller seul. Grand-mère est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Je ne savais même pas, si elle irait me reconnaître. Père n'a dit qu'elle est sourde. Elle ne parle plus.

« Si tu voudras. Ce pourrait être difficile. La maladie pourrait avoir raison sur elle. »

« Son âme y sera. »

Bien que je n'en croie rien, ce n'était pas le moment pour un débat sur le surnaturel. Je lui ai souri malgré mes doutes.

Tout le monde était en route vendredi après-midi. Je n'ai travaillé que quatre heures, parce que la culpabilité me rongeait. Cela faisait plus d'un an que je l'ai vue. Bien qu'elle allait mal à l'époque, elle parlait encore. Elle faisait semblant d'être dans le coup à sa manière, tenace, taiseuse, et heureuse. Père et frère aîné parlaient comme elle ne comprenait rien, comme elle oubliait de tout.

« Mère, tu veux plus de thé ? Tu as froid ? Tu regardes Cherubine. Tu te souviens d'elle. Elle est la femme de Ren. » Père regarde Chouchou et dit « Je ne sais pas si elle se souvient de toi. Elle a ses bons jours et ses mauvais. » Frère mange bruyamment sa tarte en montrant ses dents et le contenu de la fourchette dans sa bouche. Il dit, « Oui, on ne sait rien d'elle. » Il me regarde d'un oeil espiègle pour rire un peu, puis il aspire son thé, « Ahh... »

Nous étions en période de Noël, et naturellement je me suis pensé, « Jésus Christ. Pense Go ! »

« Go, elle me regarde. » Chouchou m'a dit.

« Oui, peut-être elle te reconnaît. Peut-être elle pense "pourquoi est-ce qu'il y a cette personne japonaise chez moi ?" » a dit frère aîné.

J'ai vite jeté un œil autour la pièce. C'était exactement la même pièce depuis ma naissance. Le sol était couvert des tapis faits du crochet par ses propres mains devenus maintenant malheureusement des crochets qu'elle cache derrière la couverture faite aussi à main. Sur la table haute près du divan était la bible. La table basse ronde en bois était couverte de cartes de Noël. Je les ai examiné.

« Qui est Betty ? »

Père m'a regardé interloqué, puis il a demandé « Maman, qui est Betty ? »

Il a dû répéter sa question, mais enfin elle l'a comprise, « Oh, elle est la nièce de ma cousine. Je la vois chaque mois quand elle revient pour voir sa mère. La pauvre, je pense qu'elle doit ... » et elle s'est tue, puis elle a dit, « elle est la nièce de ma cousine. » et a recommencé à regarder Chouchou.

J'ai lu les autres cartes et j'ai eu une idée.

« Quel est le message donné par la naissance du Christ ? »

« Acheter plus de marchandise selon tous les dix commandements du capitalisme. » dit mon frère communiste.

« Faire la loi aux bons chrétiens. » dit père.

« Non, selon toutes ces cartes de Noël le message serait que les hommes vivent en paix. Écoutez : Gloire à Dieu, dans les lieux très hauts; paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes. » J'ai réussi à secouer tout le monde de leur stupeur pour l'instant. « Et est-ce que vous savez où se trouve l'histoire de Noël selon tous ces cartes ? C'est selon quel Évangile ? »

« C'est Jean. » dit père.

« Frère ? Chouchou ? » Grand-mère sourit. « C'est l'Évangile selon Luc. Et si on faisait quelque chose à l'esprit de Noël ? Si on lisait de la Bible ? Frère, tu veux lire l'Évangile selon Luc ? »

Après qu'il l'a lu. Mon père et mon frère se sont calmés. Nous avons passé une heure ensemble, puis j'ai dit au revoir à tout le monde. En disant au revoir, Grand-mère m'a dit que j'étais toujours son grand-fils favori. Depuis qu'elle est devenue malade, elle a toujours dit cela.

Et maintenant, tiendrait-elle toujours bon ?

Nous sommes arrivés à l’hôpital à 4 heures et demie de l'après-midi. J'ai demandé pour la chambre de grand-mère, 435. Il ne fallait que monter quatre étages. L’ascenseur montait et puis nous sommes arrivés au quatrième étage. Tout était très calme.

Je me suis approché de la porte. J'ai cherché d'un air inquiet par la porte entre-ouverte. Je ne voulais que voir ma grand-mère, mais il me semblait triste que personne n'était pas là.

Je l'ai vu sur le lit. Elle regardais la télévision et rien d'autre. Je me suis mis derrière la télévision, mais elle ne me faisait aucune attention.

S'il vous plaît, attendre la suite.

1 commentaire:

Delphine a dit…

C'est une belle histoire Go. Une histoire de compassion. Une histoire où les doigts qui deviennent des crochets s'agrippent à celui qui sait que l'âme est là plus ou moins présente mais bien là. Je me rappelle cette petite vieille à qui je rendais visite et qui chaque fois me parlait de son mariage imminent. C'est beau. J'espère que ta grand-mère revivra ce grand jour, comme celui de ta naissance et celle de ton frère.