vendredi 12 mars 2010

J'écris donc je suis...

Harold Bloom, l'éminent critique et professeur de littérature, dit qu'il lit les chefs-d'oeuvre parce que dans l'écriture des grands écrivains on y trouve les personnages magnifiques et uniques tandis que dans la vie quotidienne un vieux comme lui rencontre les mêmes attitudes des personalités communes et banales. Bref, il lit parce qu'il veut faire la connaissance de quelqu'un d'unique. Il enseigne la littérature à ses étudiants de Yale et écrit des livres pour faire découvrir le monde littéraire aux humbles et mauvais élèves comme moi.

Moi, qui sais très peu de monde littéraire et philosophique, essaie chaque jour d'en apprendre quelque chose, mais à dire vrai il me semble que chaque fois que j'ouvre la bouche là-dessus le monde des personalités communes et banales me confond. C'est eux qui sont tous uniques et magnifiques et moi qui suis banal et commun et selon eux la littérature des maîtres est dépassée, démodée et étriquée. Je suis tellement malmené par eux quand je leur parle que mes efforts de m'exprimer finissent par me rendre absolument confondu et confus. Du coup, j'essaie de m'exprimer par écrit. Impossible de rencontrer les gens uniques en leur parlant ce dont je lis, je jette des messages dans cette bouteille (blog). Mais au fur et à mesure, la transcription de mes pensées en mots me dépasse. Qu'est-ce que j'écris ? Quel est mon sujet ? Pourquoi est-ce que j'écris ? Est-ce qu'il y a un lien entre M. Bloom et moi ?

Je ne sais pas. Plus j'écris plus je suis confus, donc.

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