mercredi 31 mars 2010

Le regard d'un oiseau de prison

Avant de conclure l'histoire des oiseaux du bureau, je fais une pause pour parler d'un autre oiseau. En anglais on dit qu'un oiseau de prison (ou jailbird) est un taulard. Imaginez-vous le drôle de regard que ces oiseaux de prison font quand leurs financés ou copain leur rendent visite.

Selon Larry Smith, qui a écrit sur ses visites conjugaux dans la prison où sa financée purgeait sa peine de 15 mois, il n'y a rien de plus magnifique. Non, on n'avait pas le droit d'avoir des relations intimes dans la prison à sécurité minimale, mais il semblait que le contretemps d'être privé de son amour lui convenait. Il pouvait faire les sacrifices pour prétendre un amour sans limite, et il n'avait à le faire qu'une fois par semaine ou moins. Mais la chose la plus surprenante de l'histoire était comment il a reçu les nouvelles que sa financée était en effet une taularde.

Elle lui a appelé et dans une voix ébranlée, ce qui ne lui était jamais habituel, lui a ordonné, ce qui me semble tout à fait habituel, « Il faut parler, immédiatement. » Tout d'abord il a pensé qu'elle allait lui engueuler sur la dernière bêtise qu'il a commis à son insu. Mais, non. Il avait la chance cette fois-ci. Elle allait en prison.

J'ai lu l'article deux fois. La chose la plus essentielle semble de savoir juste exactement ce qu'elle a dissimulé derrière tous ses airs d'une jolie blonde ingénue et innocente mais agressive, audacieuse, et aventureuse. Selon lui elle n'était que jeune et stupide à l'époque où elle a commis ses actes de blanchissage d'argent en passant son temps avec les réseaux de trafiquants de drogue. Il n'a pas dit qu'elle était intelligente, mais il a cité le nom de son pedigree prestigieux. Elle a obtenu son diplôme de Smith College, qui est l'une des meilleures institutions éducatives privées aux Etats-Unis. Pour y assister un an il faut payer plus de 37 000 dollars par chaque tête éduquée. Et dire qu'elle y assistait et fréquentait les trafiquants de drogue en même temps. Audacieuse et talentueuse, n'est-ce pas ?

Mais l'amour, qui peut l'arrêter ? Je n'oserais pas. Tout ce que je veux demander à ce mec Larry Smith est ce qu'il voit quand il la regarde dans les yeux ? Il a dit qu'elle n'est plus comme ça. Soit. Mais comment est-ce qu'il le sait ? Et avec tant de confiance ?

Moi, je l'avoue. Je regarde les filles dans le métro, dans l'épicerie, dans le bureau. La grande majorité du temps, il est impossible de les regarder. Elles m'ignorent ou m'évitent. Soit. Mais je reste curieux. Qu'est-ce qu'elles pensent ? Souvent j'ai le même sentiment d'angoisse quand je parle à une membre de la gent féminine. La conversation semble toujours virer vers ma culpabilité et quand je les regarde dans les yeux c'est toujours le même énigme. Qu'est-ce qu'elles pensent ? Et comment est-ce que je peux enlever cette tâche de saleté qui semble me coller chaque fois que je parle à une femme ?

Mais après avoir lu cet article, je me demande désormais « qu'est-ce que vous dissimulez derrière toutes les reproches, les récriminations et l'agressivité ? Est-ce vraiment l'amour ? Ou est-ce tout cela juste les chants des oiseaux de prison ? »

Oh, je sais que je suis injuste. J'ai bien échoué dans ce billet, mais l'énigme, mystérieux et vaste, dépasse l'horizon de mon esprit.

Prochaine fois, c'est promis, je conclue mon histoire des deux oiseaux du bureau.

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