lundi 5 avril 2010

Je n'ai que 30 minutes

Ce sera un billet fait dans une cocotte-minute. Je n'ai que 30 minutes d'écrire et puis il faut parler à quelqu'un. Après ça, il faut me raser, faire mes cafés, faire mon sac, et puis aller au travail. Oups ! J'ai même oublié qu'il fallait donner à manger aux chats.

N'est-il pas très énervant de se limiter aux contraintes de quelques minutes pour cela, 128 caractères pour twitter, (oups ! on a 140 caractères. Quel luxe !), et quelques secondes pour parler à quelqu'un d'autre ? Oui, vous me dites qu'il faut économiser sur tous les domaines. Il faut travailler, se préoccuper des enfants, faire du progrès dans nos carrières, faire nos cours, faire la vaisselle, moucher le nez, et s'essuyer le derrière.

J'allais vous poser un tas de questions, « Faut-il avoir des limites ? Faut-il avoir beaucoup de pression ? » mais je déteste cette manière d'avoir auparavant toutes les réponses des questions qu'on a déjà posées d'un air très, très innocent. Je déclare ! que ces questions ne sont qu'un prétexte de couper court, parce qu'on n'a ni le temps de recueillir tous les avis ni la patience de regarder son avis à la lumière d'un autre esprit. La question évite le débat par l'échappatoire convenant suivant, « Oh, je m'en demandais seulement. »

Bien sûr les limites sont parfois utiles. Par exemple, quand je mets au feu l'avoine sur la poêle, c'est 30 minutes pour en faire cuisiner, plus de 30 minutes, l'avoine devient un peu sèche, plus de cela, elle colle sur le fond de la casserole. Aujourd'hui dans ma hâte, qui est habituelle, j'ai brûlé cette règle de fer du 30 minutes, et du coup, notre petit déjeuner sera de l'avoine croustillante. C'est un goût qu'il faut apprendre à aimer.

En revanche, c'est l'heure de ma conversation ! Le temps est épuisé !

Mais, comment est-ce que je pourrais me limiter à 30 minutes pour écrire mon billet ? Il était absolument impossible. Je déclare que les limites sont nuls !

Attendez, il faut aller parler. A tout à l'heure.

Je suis de retour. Tout est très bien passé. J'ai appris beaucoup de choses sur le monde virtuel et les nouveaux mots français du commerce et du monde informatique. Par où commencer cette leçon de l'instantanéité ? La propale, c'est la proposition commerciale. Vous voyez combien de secondes qu'on peut sauver avec ce mot. Il ne contient que de deux syllabes, tandis que l'expression originelle en contient neuf ! La vie durant dans les affaires, on peut économiser des siècles. Ben. J'exagère, mais au moins quelques semaines. Avec Facebook, on peut économiser davantage, parce qu'au lieu d'écrire une lettre (à la main et en papier et en encre) on peut télécharger une photo et voilà tout le monde tient de vos nouvelles. Comme on disait antan. Une photo vaut mieux que 1 000 mots, mais qui a vraiment le temps de compter à 1 000. Ce serait mieux d'écrire 100 ou 10. Aujourd'hui on n'a plus besoin d'écrire les cartes postales. Il y a les epostcards. C'est vite et écologique excepté tout le temps qu'on passe devant l'ordinateur allumé au lieu de visiter les endroits non-virtuels. Peut-être on peut rester chez soi et les envoyer. Personne n'en serait plus avancé.

A ce point, je lui ai demandé son avis sur l'idée de tenir un blogue. Mais les blogues n'étaient pas son fort. Facebook était formidable de maintenir le contact avec beaucoup de monde qui sont parsemé partout dans le monde. Et on n'a qu'à afficher quelques photos pour dire « Je suis encore en vie. » Un blogue, c'est différent. Il faut écrire, et l'écriture, ça dure. Ce n'est pas facile, au moins si on insiste d'écrire chaque jour et sans photos, sans l'affichage en boucle des images de sa vie. En fait, écrire chaque jour, c'est une manière de me ralentir, d'observer ce qui se passe dans la vie quotidienne, de me poser constamment des questions, comme « Est-ce quelque chose d'intéressant ? Est-ce que cet événement mérite d'être remâché et écrit ? »

L'intérêt de mon blogue témoigne auprès le public en a révélé la réponse. Mais, je me plains et je m'écarte du sujet. A bas les limites !

Avant de conclure ce billet, il faut noter comment j'ai terminé la matinée. Avoir fini la conversation, je me suis rasé et puis j'ai fini toutes autres tâches. Je cherchais mes clefs et je ne pouvais les trouver. Il faisait très tard. J'ai eu des visions de toute la journée ruinée par mon incapacité de quitter la maison avant 9 heures trente. J'ai fait le tour de la maison, mon bureau, la chambre, la salle de bain, le salon, la salle à manger, la cuisine. Rien. Encore une fois du comble au rez-de-chaussée. Rien, rien, rien. Mais où sont les maudits clefs ? Alors que je les cherchais, ma femme est dehors. Elle avait hâte aussi, parce qu'elle devait aller à une répétition ce soir qui lui obligeait de quitter le travail tôt, mais la voisine était là. Oh mon dieu, qu'elle adore parler à ma femme. C'était presque 9 heures quand j'ai commencé les tâches. Je les ai vu par la fenêtre. Environs 9 heures et le quart, elles étaient toujours là. Zanie, la voisine, parlait tout le temps; ma femme souriait tout le temps, figée par la peur de commettre une maladresse et l'angoisse de vouloir aller courir à la voiture en hurlant de l'impatience et l'exaspération. Pendant qu'elles parlaient, une mère avec son bébé en poussette s'approchait d'elles. Maintenant toutes les trois était en train de parler. La seule qui avait envie de couper court était la mère. Elle a poussé la poussette un ou deux pas, puis s'est tourné vers elles pour continuer. Elle remuait la tête plus souvent qu'au début. Elle a poussé la poussette encore un pas, et maintenant elle semblait tiraillée entre la conversation et son bébé, et comme si la poussette a démarré par sa propre volonté, elle a dû la suivre et dire au revoir.

Ma femme restait clouée au même endroit.

Environs 9 heures 40 j'étais désespéré. Où diable était ces maudits clefs ? J'ai crié par la fenêtre. « Chérie ! Est-ce que tu sais où sont mes clefs ? » Sur le champs elle a dit au revoir et s'est sauvée dans la maison.

« Je les ai ! »

« Mais, où diable étaient-ils ? »

« Sous le cahier de cuisine sur le tabouret dans la cuisine. »

J'ai maudis ma mémoire défectueuse. Bien sûr, qu'ils étaient là. J'ai fait la cuisine hier soir ! « Es-tu contente que je t'ai sauvée de la conversation sans fin avec Zanie. » Elle a roulé ses yeux, m'a dit au revoir et vite, vite, vite elle a filé comme une flèche au travail.

De temps en temps, c'est bien d'avoir un mari distrait qui peut terminer une conversation qui traîne plus de 30 minutes.

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