lundi 19 avril 2010

Mon ignorance et le lave-vaisselle malade

Mon ignorance et ma négligence sont infinies. Les deux me mènent parfois rudement à l'échec. A l'inverse de Jules César, un jour on dira de moi, « il resta chez soi, il détourna les yeux et il échoua. » Le dernier exemple de mon impuissance s'agit de notre lave-vaisselle. Je craigns que bientôt il ne faille achever notre bête fidèle et en acheter un nouveau.

Tout d'abord je dois dire que le lave-vaisselle est une machine indispensable qui exécute une tâche ménagère la plus pénible. Quand on nous l'a livré, je le regardais en admiration. Notre premier lave-vaisselle. Quel miracle de technologie ! On le charge et une heure plus tard la vaisselle sont propre. Il est tellement merveilleux et fiable qu'on lui fait aucune attention après l'avoir chargé. On pousse sur le bouton comme on dirait à un ouvrier de très bas salaire, « tais-toi et fais ton travail. » Malheureusement, il n'est plus en bonne santé. J'en ai abusé trop. Quand je le mets en marche, il grogne comme un agonissant. Comme une bête noble et fouettée par un maître ignoble, il continue à faire son travail, même si le fardeau qu'il porte sur le dos lui fait du mal.

Ce matin j'ai découvert que de l'eau saigne dans son ventre. Il faut couper l'eau de la source afin que l'eau ne déborde pas de son réservoir et coule au sol de la cuisine. Cette solution implique que nous sommes privés de l'eau chaude dans la cuisine.

Hélas, comment est-ce que je suis arrivé à ce point-là ? J'aimerais bien avoir une bonne réponse, mais mon ignorance est si totale, que je ne sait pas même ses limites. Quand j'y pense je vois ma négligence jouait bien un rôle dans l'affaiblissement de sa santé. Depuis le premier signe de sa maladie, je souffrais aussi d'une autre maladie exclusivement attrapée par une majorité des Américains -- le trop-plein d'optimisme. A l'époque, je pensais que le lave-vaisselle allait se remettre vite et le petits sons n'étaient rien d'inquiétant. Chouchou pensait que mon père et moi en étions la cause. Nous l'avons installé mal. Elle n'a pas confiance en lui. Il se peut qu'elle n'a pas confiance en lui aussi, mais c'était mon idée de l'a fait installer par nous-mêmes. Plus tard on apprendrait que notre installation n'était pas correcte selon le règlement municipal. Il fallait avoir un unique tuyau voué au lave-vaisselle. Nous avons fait partagé de l'eau chaude de l'évier avec lui. A notre insu, nous lui avons potentiellement nui.

Après quelques mois (oh que j'aie honte !) le son est devenu tellement aigu et agonissant que nous ne pouvions plus l'ignorer. J'ai appelé le magasin qui nous l'a vendu pour faire venir à la maison un mécanicien. Elle a vu notre installation et vite remis tous ses outils dans sa boîte en disant qu'elle n'en pouvait rien faire sauf me dire que je peux essayer d'éliminer le son en ouvrant le robinet à l'eau chaude ou en fermant le soupape au dessous de l'évier. Les deux marchaient. Selon moi, le problème était résolu. Pour l'effort de venir chez nous, j'étais obligé de payer 100 $ pour un conseil temporaire qui remettrait au lendemain ce que j'aurais dû résoudre là. Pire, quand j'y pense, j'imagine qu'elle voulait bien m'aider, mais la politique de l'entreprise excluait toute initiative gratuite qui minimiserait les frais du client. Elle savait très bien où se trouvait le problème, mais elle ne savait pourquoi le soupape était défectueux. Était-il notre installation ? Une pièce conçue et vouée à l'autodestruction ? Un nouveau détergent qui ne nuit pas à l'environnement ? Qui sait ? Pour trouver une solution, il faut payer.

Dans ce monde voué au service distribué au compte-gouttes, c'est notre ignorance qui en bénéficie et notre fidélité en nous-mêmes et en nos compagnons qui en souffrent.

Chouchou vient d'apprendre qu'il y a plus d'eau chaude dans la cuisine. « Comment est-ce que je peux faire la vaisselle sans eau chaude ? » elle demande. « Euh, va dans la salle de bains ? » je lui ai docilement proposé. « Mais fais attention de ne pas boucher la bouche d'égout. Nous serions donc sans eau chaude dans la cuisine et sans bain utilisable. »

Je dois faire quelque chose et vite.

Aucun commentaire: